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La 1ère étape de la Transquadra au départ de Barcelone

 

La météo est difficile à prévoir en Méditerranée et nous n’avions pas moins de cinq sources de données météo issues de 5 modèles différents : GFS via Ugrib, Arpège et Europe via Météo France et les modèles à maille fine proposés par Greatcircle.


Malgré cette richesse, nous avons eu des surprises, le vent ne venant pas toujours là où il était attendu !  A noter que nous n’avons pas trouvé de modèles de courants vraiment fiables en mer d’Alboran.

Descente vers Gibraltar

GibraltarToute la descente vers Gibraltar s’est effectuée en étant en permanence à l’affût du vent, à régler et changer de voiles à la demande, en remettant en cause nos choix régulièrement tout en essayant de rester avec la flotte de tête. Nous avons pu rapidement nous placer dans le groupe de tête des doubles, et avons même mené la course, en temps réel et en temps compensé, pendant quelques jours avant Gibraltar. 

Ce fameux détroit s’est montré difficile et c’est un vent d’ouest de 45 nœuds qui nous accueilli en fin d’après-midi le 6ème jour alors que nous tentions de passer côté Marocain. Nous étions alors avec les voiliers de tête mais avons dû tous renoncer à passer à cause du vent et d’une mer très courte et dure. Deux autres voiliers (un JPK 10.10 et un X37) avaient déjà renoncé, nous avons commencé à tirer des bords dans le détroit près de la côte mais finalement décidé de faire demi-tour : le bateau fatiguant beaucoup dans cette mer hachée et notre objectif n°1 étant la traversée de l’Atlantique début 2015, nous avons préféré temporiser un peu. Confortés par les conseils lors du stage météo, personne dans notre groupe n’imaginait que ça passait par le nord, et pourtant certains étaient très expérimentés…

Nous avons pu passer le lendemain matin, le vent était un peu moins fort avec 40 nœuds établis.  Hélas pendant la nuit, les poursuivants qui visaient passer par le Nord sont passés ! Et le classement en a été tout chamboulé.

L’Atlantique

En Atlantique, nous avons mis 36 heures à nous dégager vraiment des côtes marocaines et attraper un vent de secteur Nord qui a ensuite emmené la flotte, sans grande possibilité d’options, en 3 jours à Madère où nous sommes donc arrivés après 11 jours de course au total.
Nous y avons retrouvé la flotte Atlantique, partie 4 jours après nous, mais arrivée avant nous pour une même distance théorique à parcourir !

Nous sommes actuellement 8èmes au classement, rien n’est perdu pour la deuxième étape et sommes motivés comme jamais pour rattraper notre retard sur les premiers. Le classement final sera effectué sur la somme des temps des deux étapes.

Tout va bien à bord, rien de cassé, et le bateau nous attend sagement au sec
dans le chantier naval sous l’aéroport de Madère.

Utilisation d’ADRENA

TableCarteSolennNous avons évidemment beaucoup utilisé Adrena, avec les polaires de routage et de performance affinées cette saison :

– analyse des fichiers gribs. Les fonctions d’affichage multiples et de comparaison sont précieuses.

– routes : en faisant des routages jusque Gibraltar avec les modèles long termes et des routages fins sur 24/36h.  Les pivots ont été utilisés pour évaluer les routes entre Almeria et Gibraltar. Nous avons bien utilisé les différents paramètres pour faire varier les routages, y compris la fonction faisant tendre le grib depuis le vent actuel.  Aucun modèle de données météo ne s’est vraiment révélé systématiquement fiable en Méditerranée.

– fonctions de performance, avec le renvoi sur l’afficheur NKE des vitesses cibles notamment.

– en mer d’Alboran et à Gibraltar, l’affichage du courant sur NKE dans le cockpit (force et direction) ont été très utiles pour décider des virements, juger si nous étions dans une bonne veine de courant ou non. Encore faut-il réussir à sortir des veines qui nous font reculer quand le vent est nul !

– les fonctions AIS ont été utiles pour voir les concurrents à proximité et bien sûr en aide à l’anti collision à chaque fois que nous avons traversé les routes des cargos (surtout de nuit).

– l’intégration des fichiers positions des concurrents a bien fonctionné. Un coup au moral quand on a vu apparaitre la flotte Atlantique sur l’écran et qu’on a compris qu’ils arriveraient avant nous….

La voile contient aussi une part de rêves, aussi nous avons profité de couchers ou levers de soleil sur la mer, seuls au monde ou presque, aucune terre ou autre voilier à l’horizon !

Nous avons aussi rencontré des bancs de dauphins, venus à deux reprises jouer avec le sillage et l’étrave du bateau.

 

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Visionner le film officiel du départ de Barcelone.